André Fabre

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André Fabre (1945)

Quand on pense aux sports hippiques, difficile de ne pas évoquer André Fabre, maestro des pistes ayant transformé chaque course en œuvre d’art. Né en 1945, il aurait pu suivre les traces de son père diplomate et mener une vie bien rangée. Fabre avait d’autres projets en tête. Diplômé en droit, il décide de troquer la robe pour une selle et de suivre sa véritable passion : les chevaux. C’est en 1968 que tout commence. Sous la tutelle d’André Adèle, entraîneur d’obstacle au palmarès impressionnant, il apprend les rudiments du métier. Il devient gentleman-rider, une catégorie réservée aux amateurs. Mais il n’y a déjà rien d’amateur dans son approche. Le jeune homme, avec son allure élégante et son regard déterminé, gravit rapidement les échelons. Il enchaîne les victoires et s’impose même dans le prestigieux Grand Steeple-Chase de Paris avec Corps à Corps (1977). Sa précision et sa discrétion, remarquées dès ses débuts, deviennent une marque de fabrique.

Après la disparition de son mentor en 1978, il reprend les rênes de l’écurie Adèle et se concentre sur les courses d’obstacles. Il remporte alors le Grand Steeple-Chase d’Auteuil quatre années d’affilée, de 1980 à 1983. André Fabre voit plus loin et opère un virage audacieux, faisant ses débuts dans les courses plates avec Al Nasr, qui remporte le Prix d’Ispahan. Cette victoire marque le début d’une carrière fulgurante dans cette discipline. Il devient rapidement l’un des entraîneurs les plus respectés au monde.

Ses triomphes sur les plus grandes scènes internationales témoignent de son génie tactique et de sa volonté indéfectible de repousser les limites. Le Prix de l’Arc de Triomphe est souvent surnommé la course de tous les rêves. Pour Fabre, c’est un terrain de jeu où il a forgé son mythe. Huit victoires dans cette épreuve légendaire, un record inégalé, illustrent son génie pour former et préparer les champions. Trempolino ouvre le bal en 1987, suivi de Subotica en 1992. Carnegie (1994) consolide sa réputation de stratège infaillible. Peintre Célèbre (1997) offre un spectacle d’une classe rare. Sagamix, Hurricane Run et Rail Link enrichissent ensuite la collection de trophées, chaque victoire racontant une histoire de préparation minutieuse et de maîtrise parfaite. En 2019, Waldgeist lui offre un huitième titre, arrachant la victoire à la double tenante du titre Enable, qui semblait partie pour la gloire.

Depuis 1987, il domine sans partage le classement des entraîneurs de plat en France, accumulant victoire après victoire et battant ses propres records. Il remporte quatorze fois le Grand Prix de Paris, notamment avec Subotica, Peintre Célèbre et plus récemment Sosie pour les frères Wertheimer. Ses huit victoires dans la Poule d’Essai des Poulains, la plus récente avec Persian King en 2019, témoignent de sa domination sur les classiques. Parmi ses plus grandes réussites : la victoire de Golden Lilac dans la Poule d’Essai des Pouliches et le Prix de Diane en 2011, les victoires dans le Jockey Club de Peintre Célèbre (1997), Lope de Vega (2010), Intello (2013) et New Bay (2015), ou encore ses dix succès dans le Prix d’Ispahan dont Arcangues (1993), Manduro (2007), Golden Lilac (2012), Persian King (2020) et Mqse de Sévigné en 2024.

Montrant qu’aucune barrière n’est infranchissable, il est l’un des premiers entraîneurs à envoyer ses chevaux courir partout dans le monde. Il prouve que les chevaux européens peuvent rivaliser avec les meilleurs au niveau mondial, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère de compétitions internationales. Il faut souffrir pour tenter l’aventure américaine, aime-t-il rappeler, soulignant les sacrifices nécessaires pour réussir à l’étranger. En prenant des paris audacieux, il crée l’une des plus grandes surprises de l’histoire des courses en envoyant Arcangues (outsider à 133 contre 1) remporter la Breeders’ Cup Classic en 1993. Cette victoire bouleverse les pronostics et confirme que l’audace est payante… lorsqu’on a un plan et le talent.

Le Breeders’ Cup Turf de 1990, remporté par In the Wings sous les couleurs du cheikh Mohammed bin Rachid Al Maktoum, est une autre démonstration à l’international. Fabre prouve que ses méthodes d’entraînement peuvent transcender les frontières et les traditions locales des courses. En terres anglaises, il triomphe dans les Oaks de 1993 avec Intrepidity et remporte la Coronation Cup à six reprises, notamment avec In the Wings (1990), Apple Tree (1994), Swain (1996) et Shirocco (2006). Pourtant, sa plus belle victoire reste certainement celle du Derby d’Epsom. Lorsque Fabre débarque à Epsom en 2011 avec Pour Moi, tout le monde sait qu’il n’est pas là pour faire de la figuration. Et quelle course ce fut ! Sous la monte magistrale de Mickaël Barzalona, Pour Moi livre un spectacle inoubliable. Parti de loin dans la dernière ligne droite, il jaillit comme une fusée, dépassant ses rivaux et décrochant une victoire éclatante dans l’épreuve mythique. Ce triomphe, c’est une claque à ceux qui pensent encore que les Français ne peuvent pas briller en terre britannique. L’entraîneur cantilien a clairement ouvert une porte dans laquelle les nouvelles générations auront moins peur de s’engager.

André Fabre, c’est également l’entraîneur des rois. Il travaille pour les plus grands noms de l’hippisme mondial, de la famille Rothschild au cheikh Mohammed Al Maktoum, en passant par Son Altesse l’Aga Khan. Il amène, avec le cheikh Mohammed, des chevaux mythiques comme Soviet Star (lauréat du Prix du Moulin de Longchamp) et Swain au sommet, sans oublier Carnegie, gagnant du Grand Prix de Saint-Cloud et de l’Arc en 1994. Avec Khalid Abdullah, c’est le triomphe de champions comme Rail Link, Zafonic, et New Bay. La collaboration avec la famille Wertheimer est tout aussi fructueuse. Ils brillent avec Intello dans le Prix du Jockey Club et Plumania (2010) dans le Grand Prix de Saint-Cloud. Junko remporte le Grosser Preis von Bayern en Allemagne et le Hong Kong Vase en 2023. Le duo Wildenstein-Fabre est jalonné par de grandes victoires et un crack : Peintre Célèbre, qui s’octroie le Prix du Jockey Club, le Grand Prix de Paris et le Prix de l’Arc de Triomphe. Sa capacité à attirer et à retenir de grands propriétaires est le témoignage de son talent, mais aussi d’une réputation. Son épouse, Élisabeth, ancienne cavalière, est une partenaire indispensable. Véritable pilier de l’écurie familiale, elle joue un rôle crucial dans l’élevage et la gestion des chevaux. Ensemble, ils forment un tandem complémentaire qui veille à la gestion rigoureuse de l’écurie. Elisabeth et moi, nous travaillons ensemble chaque matin. Elle est une part égale de mes succès”, reconnaît Fabre.

Parmi les champions qui ont marqué sa carrière, deux noms ressortent particulièrement : Manduro et Lope de Vega. Considéré comme le meilleur pur-sang de l’année 2007, Manduro éblouit les amateurs de courses par sa perfection et ses performances. Acquis par le baron von Ullman, il arrive en France après des débuts prometteurs en Allemagne. En 2007, Manduro gagne le Prix d’Harcourt avant de remporter l’Ispahan, surclassant des adversaires de taille. Il confirme ensuite sa supériorité dans les Prince of Wales’s Stakes, à Ascot, et le Prix Jacques Le Marois. Sa capacité à gagner sur différentes distances (il remporte également le Prix Foy sur 2.400 mètres) démontre sa polyvalence et sa classe exceptionnelle.

Lope de Vega, quant à lui, a rapidement montré un potentiel exceptionnel sous l’entraînement rigoureux et méthodique de Fabre. Dès ses débuts à Deauville, il impressionne. À trois ans, il triomphe dans la Poule d’Essai des Poulains à Longchamp, une victoire éclatante malgré un départ difficile. Quelques semaines plus tard, il fait briller les couleurs de la Gestüt Ammerland dans le Jockey Club, réitérant les succès de son père, Shamardal. Ces victoires ont confirmé le talent exceptionnel de Lope de Vega, ainsi que l’expertise d’André Fabre dans la préparation de ses chevaux pour les plus grands défis.

Reconnu pour son approche méticuleuse et ses standards élevés, André Fabre a formé de nombreux jockeys talentueux, tels que Mickaël Barzalona, Maxime Guyon ou Pierre-Charles Boudot. “Un bon jockey est l’extension de l’entraîneur sur la piste”, selon lui. Avant chaque course, il s’assure que ses pilotes comprennent parfaitement les particularités de chaque cheval et la stratégie à adopter pour maximiser leurs chances de victoire.

Fabre prône une rigueur et une discipline sans compromis. Ses chevaux suivent un programme d’entraînement structuré, conçu pour maximiser leur condition physique tout en évitant le surmenage. Chaque séance d’entraînement est minutieusement planifiée, avec des objectifs clairs et des méthodes précises. Il est perfectionniste, ne laissant rien au hasard. “Mon travail d’entraîneur est de déceler l’aptitude de mes chevaux et leur période optimale de forme afin de faire correspondre un engagement”. Cette discipline s’étend également à son équipe. Chaque membre, du palefrenier au jockey, doit adhérer aux mêmes standards élevés. La communication est fluide et régulière, permettant une coordination parfaite entre les différents aspects de l’entraînement et de la gestion des chevaux.

Pour Fabre, l’entraînement ne se limite pas à la préparation physique. Il considère tous les aspects de la vie de ses chevaux : alimentation, soins et environnement. Il veille donc à ce qu’ils vivent dans un cadre stable et stimulant. “Un cheval heureux est un cheval performant”, dit-il souvent. L’entraîneur s’assure que ses chevaux bénéficient de suffisamment de temps de récupération et de loisirs pour leur bien-être mental et physique. Tout commence par une observation attentive.

Malgré son succès et sa notoriété, André Fabre reste un homme discret, presque énigmatique. Il évite les feux des projecteurs, préférant que ses chevaux parlent pour lui. Sa relation avec la presse est complexe, marquée par une aversion pour les interviews. S’il parle, comme lors de la victoire de Junko dans le Hong Kong Vase, il reste humble, attribuant souvent ses succès à ses chevaux et à son équipe. Ceux qui travaillent avec lui témoignent de son profond respect et de sa loyauté. Les journalistes aiment moins ce mutisme complet.

Même si cette réticence à communiquer reste parfois difficile à comprendre, impossible de rester indifférent à la trajectoire d’André Fabre. Au-delà des chiffres et des trophées, l’homme suit son instinct, sans crainte de défier les conventions, avec détermination. Il ne se contente pas de dominer l’Europe, n’hésitant pas à prendre des risques en envoyant ses protégés défier les meilleurs américains. Avec plus de 2.500 victoires dans les courses de Groupe et de nombreux titres d’Entraîneur de l’année, il continue d’inspirer, de fasciner… d’agacer parfois. Son héritage est immense et ses chevaux parlent effectivement pour lui.

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