Cash Asmussen

Cash Asmussen (1962)
Brian Keith Asmussen, dit “Cash”, né le 15 mars 1962 à Agar dans le Dakota du Sud (États-Unis), est l’un des jockeys les plus emblématiques de l’histoire des courses hippiques. Issu d’une famille profondément ancrée dans le monde du cheval, Cash s’est illustré par sa carrière prolifique qui l’a vu briller aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, et notamment en France. Charismatique, talentueux et doté d’une technique exceptionnelle, il a marqué l’histoire des courses avec un palmarès impressionnant et des victoires dans certaines des plus grandes épreuves mondiales.
Cash Asmussen grandit dans une famille dédiée aux courses hippiques. Son père, Keith Asmussen, est entraîneur et jockey, tandis que son frère, Steve Asmussen, devient l’un des entraîneurs les plus respectés aux États-Unis, avec plusieurs titres et victoires de renom, notamment dans le Kentucky Derby et les Breeders’ Cups. Très tôt, Cash se retrouve donc immergé dans cet univers, développant un amour et un talent naturel pour ce sport. Il commence à monter à un jeune âge, prenant le chemin des hippodromes dès ses seize ans. Il montre immédiatement des aptitudes hors du commun, alliant finesse et intelligence de course, qui vont lui ouvrir les portes des plus grands hippodromes du monde.
Cash fait donc ses débuts de jockey en 1978 aux États-Unis. Dès le début de sa carrière, il montre une dextérité exceptionnelle et un sens de la course acéré. En 1979, il remporte le Prix Eclipse du meilleur apprenti jockey (Eclipse Award for Outstanding Apprentice Jockey), une récompense prestigieuse qui consacre les jeunes talents aux États-Unis. Il décroche ensuite plusieurs victoires importantes dans les années 1980, notamment dans des courses de Groupe 1 comme les Secretariat Stakes, et attire l’attention des propriétaires européens, en particulier français. Le plus ambitieux entraîneur tricolore de son époque, François Boutin, appelle son confrère Angel Penna, qui entraîne désormais à New York après un long passage en France, pour lui demander de servir d’intermédiaire. “Penna est venu me voir, se souvient Asmussen. Il m’a dit, avec son épais accent argentin : ‘Vous ne savez pas ce qu’est la vie. Cette vie est merdique. L’Europe, c’est la vie’.” Boutin veut le faire venir pour monter les chevaux du milliardaire grec, et grand propriétaire de chevaux, Stavros Niarchos. “Ils m’ont dit, se souvient Cash Asmussen : ‘aimeriez-vous monter deux cent cinquante des chevaux de course les mieux élevés de cette planète ?’ J’avais 20 ans. Ce n’était pas une décision facile à prendre… Pas facile jusqu’à ce que j’aille en France et que je voie l’écurie et le haras. Une fois sur place, cela devient une évidence : rejoindre cette équipe, c’était l’opportunité d’une vie.”
Dès 1983, il remporte son premier Groupe 1 pour Niarchos dans la Poule d’Essai des Poulains, la plus grande course du printemps à Longchamp. Clin d’œil du destin, le cheval s’appelle L’Émigrant ! Cash Asmussen expliquera cela avec ses mots bien à lui : “J’étais un étranger apportant un style d’équitation étranger dans un nouveau pays. En 1651, deux aristocrates français ont fait la course entre deux chevaux l’un contre l’autre et ils ont appelé cela la toute première course de chevaux en France. J’ai apporté quelque chose de nouveau dans un pays qui n’avait pas changé depuis 1651.”
Rien ne lui résiste, ni le Prix du Jockey Club, ni le Prix de Diane, ni les plus grandes courses de l’été à Deauville, ni celles du printemps anglais. En 1985, il est sacré Cravache d’Or. Il le sera à cinq reprises. C’est la première fois qu’un jockey étranger remporte ce titre en France. Ce n’est pas sa seule première : en 1988, il est également le premier à atteindre la barre des 200 victoires françaises dans la même année. Il vole ce record à la légende Yves Saint-Martin, record qui tenait depuis vingt-quatre ans… Le record de Cash tiendra quinze ans.
Et puis il y a Suave Dancer. Le cheval d’une vie. En 1990, le père de Cash, Keith, repère un yearling prometteur lors des ventes aux enchères du Kentucky. Il le paie une bouchée de pain, 45.000 €, pour le compte du magnat de l’assurance Henri Chalhoub. Keith et Marylin le débourrent et le pré-entraînent à Laredo, puis l’envoient à Chantilly, où l’Anglais John Hammond va l’entraîner. Si le cheval débute tardivement à deux ans, sans gagner, il devient imbattable à l’âge de trois ans. Le 6 octobre 1991, à Longchamp, c’est la finale mondiale. Suave Dancer est opposé au champion anglais Generous. Ils sont quatorze au départ, et malgré le numéro un dans les stalles de départ, Suave Dancer va offrir à Cash Asmussen son seul Prix de l’Arc de Triomphe.
Après une carrière européenne étincelante, Cash Asmussen retourne aux États-Unis dans les années 1990 pour continuer à monter. Bien que ses années les plus prolifiques aient eu lieu en Europe, il poursuit sa carrière avec succès, remportant des courses importantes dans son pays natal. Cash prend officiellement sa retraite de jockey en 2001, après avoir monté dans plus de trois mille courses et accumulé plus de mille victoires à travers le monde. Il est salué comme un modèle de jockey, reconnu pour sa technique impeccable et son calme en course, qualités qui lui ont permis de s’adapter à toutes sortes de chevaux et de conditions de course.
Avec des victoires dans les plus prestigieuses courses mondiales, et un style de monte précurseur, Cash Asmussen a marqué l’histoire du sport hippique, devenant une légende respectée et admirée sur tous les continents. Sa longévité, son talent naturel et sa passion pour ce sport ont fait de lui une véritable icône dans le monde des courses.

