Katko

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Katko (1983 – 2002)

 

Katko, né le 2 avril 1983, est souvent considéré comme le “cheval du siècle” en obstacle. Il est l’un des trois champions (avec Hyères III et Mid Dancer) à avoir remporté trois fois le mythique Grand Steeple-Chase de Paris (Groupe 1). Entraîné par Bernard Secly, il est principalement associé aux jockeys Dominique Vincent et Jean-Yves Beaurain.

 

Élevé par le haras des Coudraies, propriété du comte Pierre de Montesson (dont il défend les couleurs), Katko débute victorieusement à Auteuil le 1er octobre 1886. Il ne quittera plus le Temple de l’obstacle de toute sa carrière (trente-cinq courses : vingt victoires).

 

Impossible d’évoquer la formidable carrière de ce sauteur de légende sans parler de ses origines. Katko est un fils de Carmarthen et de l’excellente Kotkie. Si cette dernière était déjà bonne sur les pistes, chez Maurice Prod’homme, elle fut ensuite une mère et une grand-mère prolifique, produisant Kotkijet, lauréat du Grand Steeple-Chase de Paris en 2004, et Kakira, qui a engendré d’excellents compétiteurs.

 

Après quelques épreuves en haies, Katko fait ses débuts en steeple-chase à quatre ans, terminant sa saison par un succès dans l’important Prix Maurice Gillois (Grand Steeple-Chase des Quatre ans – Groupe 1), associé à Dominique Vincent. La machine est lancée.

 

Katko écrit sa légende dès son année de cinq ans, en 1988, restant invaincu sur les gros obstacles lors de ses six tentatives de l’année, remportant notamment le Grand Steeple-Chase de Paris devant Nupsala et Cyborg. Sa grande silhouette attire le public dans les tribunes de la butte Mortemart. Il faut dire que le champion a sa manière bien à lui de vaincre. C’est un rouleau compresseur. Il va de l’avant, galope en tête et prend deux longueurs à ses adversaires sur chaque obstacle, qu’il avale comme s’il s’agissait de simples haies. La piste extérieure ne l’impressionne pas et il franchit le rail-ditch and fence (le fameux juge de paix) avec une décontraction ahurissante.

 

Hormis une petite “blague” dans le Prix Millionnaire II (dérobade), la saison suivante ne laisse aucune chance aux autres sauteurs de l’époque. Katko rafle tout, tout seul, comme à son habitude. Pour sa première association avec Jean-Yves Beaurain, c’est une nouvelle victoire dans le Grand Steeple, devant l’autre star Oteuil SF (lauréat de la grande épreuve en 1987). Il s’adjuge également le Prix La Haye Jousselin (Groupe 1) à l’automne. Les autres auront les miettes. Katko est désormais une légende.

 

En 1990, le champion arrive gentiment en condition pour son objectif avoué : rejoindre Hyères III, seule jument à avoir remporté trois fois le Grand Steeple. C’était dans les années 60. Lauréat cette fois du Prix Millionnaire II, devant celui qui représente potentiellement la relève, un certain The Fellow, Katko domine une nouvelle fois le – petit – peloton (seulement six participants) sur les 5.800 mètres du monument d’Auteuil. Absent ensuite pendant plus d’un an, il effectue un retour tardif, en octobre, mais victorieux sur les haies, avant de se contenter d’une troisième place dans le Prix La Haye Jousselin. Son entourage met un terme à sa carrière lors de la saison suivante. Âgé de neuf ans, Katko est arrêté dans le Prix Millionnaire II et ne sera plus revu en piste. Les fans d’obstacle se demandent alors si un cheval sera un jour capable de prendre la relève des exploits du grand alezan, dont la tactique de course impressionne même les néophytes (The Fellow, Ucello II, Ubu III ou Al Capone II vont se charger de faire vibrer les foules).

 

Si Katko semblait imbattable en piste, il n’avait pourtant pas une santé de fer, comme l’expliquait son metteur au point Bernard Secly au quotidien Paris Turf : “C’était un sauteur naturel, fluide dans ses sauts. Ce surdoué sur les obstacles usait ses adversaires au train. Mais à l’entraînement, il fallait veiller à le préserver, lui donner des travaux sur mesure. Il devait se préparer en s’amusant ! Il ne récupérait pas bien, perdait du poids après les courses. Ce grand sauteur dégingandé, osseux, toisant 1,72 m au garrot, avait également des problèmes de dos et d’intestin. Il a fallu beaucoup de travail et de patience pour en faire un champion. Fort heureusement, c’était un compétiteur hors norme, le meilleur que j’aie eu à entraîner. C’était un peu un peu l’opposé de mon autre champion, Al Capone, plus petit de dix centimètres. Alors que Katko sautait en longueur, lui était plutôt un sauteur en hauteur ! Ses sauts étaient plus calculés, plus arrondis, mais c’était une boule de muscles, souple comme un chat, qui profitait du temps suspendu pour respirer. Ce petit cheval robuste à la santé de fer ne voyait jamais le vétérinaire.” Évidemment, pour un maître entraîneur ayant eu sous sa coupe deux des plus grands champions de tous les temps, il est tentant de les comparer. Et si le pur-sang et le demi-sang étaient totalement différents, dans leur physique et leurs aptitudes, ils gagnèrent tous deux une affection rare du public.

 

Palmarès France :

 

Grand Steeple-Chase de Paris (3) : 1988, 1989, 1990

Prix La Haye Jousselin (1) : 1989

Prix Ingré (2) : 1988, 1989

Prix Troytown (1) : 1998

Prix Murat (1) : 1988

Prix Héros XII (1) : 1989

Prix Maurice-Gillois (1) : 1987

Prix Ferdinand Dufaure (1) : 1987