Stavros Niarchos
Stavros Niarchos (1909 -1996)
Stavros Spyros Niarchos, né le 3 juillet 1909 à Athènes, est mondialement connu pour avoir été l’un des armateurs les plus influents du XXe siècle, rivalisant notamment avec son célèbre compatriote Aristote Onassis. Mais au-delà de ses exploits maritimes, Niarchos a marqué de manière indélébile l’histoire des courses hippiques, devenant l’un des propriétaires de chevaux de course les plus prestigieux de son temps. Son nom est synonyme d’excellence, tant dans le monde de l’élevage que dans celui des courses.
Bien que Stavros Niarchos ait commencé sa carrière dans le commerce maritime, il développe très tôt une passion pour les chevaux. Dans les années 1950, alors qu’il consolide son empire naval, il commence à s’intéresser aux courses hippiques, inspiré par d’autres grands propriétaires de l’époque. La casaque bleue avec des coutures blanches est aperçue pour la première fois dans les 2.000 Guinées en 1953 (son protégé Oleandrin se classe troisième). En 1957, il fait sensation dans le Derby d’Epsom avec Pipe of peace, champion des deux ans la saison précédente.
C’est véritablement dans les années 1970 que Stavros Niarchos se lance sérieusement dans cet univers, avec l’ambition de devenir l’un des plus grands propriétaires et éleveurs de pur-sang au monde. Pour ce faire, l’homme d’affaires lance une politique d’investissement particulière, qui lui vaudra un succès flamboyant dans l’histoire des courses : il se concentre spécialement sur l’achat de yearlings “haute gamme”. Pour avoir un produit du champion italien Ribot, il acquiert – 385.000 dollars – Artists Proof, pleine de ses amours avec le sire. En avril suivant naîtra un mâle, Dactylographer. Il fait également l’acquisition de Nureyev pour 1,3 million de dollars. Pour son entreprise de sélection, il s’associe au courtier anglais Philip Payne-Gallwey et à François Boutin, qui devient son conseiller et joue un rôle majeur dans sa réussite. Il se rend aux ventes aux enchères, enchaîne les achats qui doivent être gagnants, pas de temps à perdre.
Outre ses succès sur les pistes, Stavros Niarchos marque le monde des courses à travers son rôle d’éleveur. Il possède plusieurs haras prestigieux, dont le haras de Fresnay-le-Buffard en Normandie, l’un des plus réputés en France. C’est là qu’il élève et entraîne certains des plus grands champions de son écurie, en collaboration avec des entraîneurs talentueux comme François Boutin et plus tard Pascal Bary.
Les années 80 marquent un tournant commercial pour l’écurie. Niarchos se lance dans l’exportation de quelques-uns de ses champions : Persépolis, Miesque et Baillamont s’envolent pour le Japon, Melyno, Cresta Rider et Seattle Song pour les USA, Machiavellian pour l’Angleterre, et partiront pour l’Irlande Common Grounds et Dolphin Street. Cela fait partie de sa stratégie de concurrence face aux Maktoum. L’éleveur Niarchos se spécialise également dans l’achat de femelles pour que son projet d’autoproduction aboutisse. Grâce à cela, il connaît beaucoup de succès avec des pur-sang issus de son propre élevage.
Les années 1990 consacrent cette stratégie, notamment grâce à Hernando, vainqueur du Jockey Club en 1983, et aux sept victoires de Groupe 1 attribuées à son élevage. Parmi ses nombreux succès, l’écurie Niarchos compte plusieurs victoires dans des courses majeures en Europe et aux États-Unis. Miesque est l’un de ses plus grands champions. Cette jument exceptionnelle a remporté deux fois le Breeders’ Cup Mile (1987 et 1988) aux États-Unis, un exploit encore rare. Miesque a aussi enlevé des classiques européens comme les 1.000 Guinées à Newmarket et la Poule d’Essai des Pouliches à Longchamp en 1987. Autre cheval emblématique de l’écurie, Nureyev, bien que disqualifié du Derby en raison d’un incident controversé, est devenu un étalon de légende. Nureyev a produit de nombreux champions et a marqué l’élevage de chevaux de course, faisant de lui l’un des piliers de l’écurie Niarchos.
Ses chevaux ont remporté des victoires dans les plus grandes courses classiques, y compris le Prix de l’Arc de Triomphe, le Derby d’Epsom, et de nombreuses autres courses de Groupe 1. Il a également élevé des étalons influents, dont Nureyev, et une étoile, Miesque, qui ont contribué à renforcer l’influence de l’élevage Niarchos dans le monde entier. Bien que Niarchos ait eu de nombreux champions, son attachement à Miesque est particulier. Après sa retraite, elle est devenue l’une des juments les plus précieuses de son écurie, produisant plusieurs champions, dont Kingmambo, autre étalon de grande influence.
Après la mort de Stavros Niarchos en 1996, son empire hippique a été soigneusement géré par ses enfants, principalement par sa fille Maria Niarchos-Gouazé, qui en a pris les rênes. Sous sa direction, l’écurie familiale a continué à produire des champions, perpétuant l’héritage de Stavros Niarchos dans le monde des courses. Le nom de Niarchos reste gravé dans l’histoire des courses hippiques mondiales grâce à ses succès retentissants, son flair pour l’élevage de champions et sa contribution à l’amélioration de la race des pur-sang. Aujourd’hui encore, l’écurie Niarchos est respectée et redoutée sur les hippodromes du monde entier, témoignant de l’influence durable de ce magnat des courses.
